Qu’est-ce que le LBO ? Deuxieme.

Publié le par cgtdelpharmreims

Pour ceux qui n'auraient pas compris, de nouveaux rapaces de la finance sont en train d’écumer le marché des entreprises : ce sont les fonds d’investissement actifs dans les « prises de contrôle avec effet de levier », traduction de « levery buy out » (LBO). Exemples de victimes: Les surgelés Picard, la Société de transport Corse Méditerrannée (SNCM), reprise par le fonds d’investissement Butler Capital, les champagnes Taittinger, les Pages jaunes (aboutissant à une destruction totale du service public du renseignement téléphonique), etc.

Le plus souvent, les entreprises reprises par la technique LBO sont littéralement dépecées de leurs forces vives : savoir faire industriel abandonné, investissements stoppés, précarité maximale, salaires minimums. Elles sont renflouées financièrement pendant un laps de temps, suffisant pour permettre aux investisseurs de faire des bénéfices faramineux. On a beaucoup évoqué le fameux retour sur investissement de 15 % exigé par les actionnaires aujourd’hui. Mais là, c’est du 25 % assuré ! Ou alors, la liquidation.

Qu’est-ce que le LBO ? c'est un danger « d’infection » financière, définit par une succession d’opérations. Une entreprise est repérée par un fonds d’investissement. Mais il ne la rachète pas : il met en place, avec une petite mise, une holding financière. Celle-ci s’endette sur les marchés afin d’être en mesure de contrôler le capital, avec le cas échéant des cadres de la société cible exemple "la baronne", dite aussi « société fille ».

Et donc, « pour rembourser sa dette, la holding financière prélève tous les bénéfices réalisés par l’entreprise ». Après des pillages et de multiples brutalités dans la gestion, la mise de fonds initiale peut rapporter trois, six ou dix fois son montant.

Encore pour exemple: dans une enquête de l’Express(février 2006), on apprend que Panzani, racheté 350 millions à Danone en 1997, a été revendu 640 millions. Terreal (terre cuite), racheté 470 millions par le fonds Carlyle, est vendu 860 millions deux ans plus tard. Les salariés se mettent en grève pour arracher une part du gâteau. Mais cette situation peut être très éphémère, car la technique de rapace affaiblit les bases structurelles de l’entreprise. Ce que l’économiste libéral Élie Cohen, dans cette enquête, appelle un phénomène « sain », rapportant « plus que la Bourse », selon la technique capitaliste classique de la « destruction créatrice ». Il faut fédéré les entreprises en butte à ces prédateurs, et inaugurer une nouvelle étape de la bataille contre la finance et contre les licenciements.

Bien à vous.

Publié dans Comment ça marche

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